MARCHÉ AUX PUCES DE GENÈVE
UN BRIN D’HISTOIRE
Extraits du texte d’Armand BRULHART :
« DES BROCANTEURS D’ANTAN AUX PUCES DE GENÈVE »
avec l’aimable autorisation de l’auteur
Le Marché aux Puces de Saint-Gervais de 1898 à 1970
1898 n’est pas la date fondatrice du Marché aux Puces de Genève, mais la création du « Syndicat des Marchands Forains du Canton de Genève », le signe que cette confrérie se sentait menacée par les transformations du quartier.
En 1898, le marché des agneaux fut chassé de son emplacement sur l’Ile et les démolitions, prévues place Saint-Gervais, ne manquaient pas d’inquiéter les « marchands de rêves à bon marché ».
Jusque là, ils semblent avoir occupé le bas de la rue Coutance, mais la démolition de quelques immeubles au sud-ouest de la place Saint-Gervais, où la Ville se réservait un temps de construire un marché, devait leur offrir un espace provisoire, un provisoire qui dura près d’un demi-siècle, malgré tous les projets successifs. (…)
De ce temps-là date une bien belle collection de photographies donnant raison à ceux qui accordent à la curiosité une part de grâce. (…)
F.-A. Lebet (alors Président du Syndicat) réussit à convaincre ses camarades puciers, délogés en 1953 du bas de la rue Vallin, à entreprendre des « actions ».
Ainsi, refusant leur nouvel emplacement de la place Grenus, les puciers investissaient la pointe de l’Ile, puis la place Isaac-Mercier que la Ville finit par leur céder. Une seconde collection de photographies donne l’atmosphère des lieux, vite agrandis par l’espace de la rue Necker. (…)
Vive la Plaine de Plainpalais !
Au Marché aux Puces de Plainpalais, il faut, me disait un connaisseur, venir aux aurores. C’est là, et là seulement, que se passent les choses !
J’entendais le mot magique de « déballage », jeté comme une formule qui englobait tous les possibles. En suivant les conseils de mon informateur, je découvrais des silhouettes agitées pressant le pas à l’arrivée des camions.
La première heure des Puces appartient aux marchands et à quelques inconditionnels qui se saluent avec empressement, tout occupés à courir un lièvre aux pattes argentées. Cette pratique matinale a duré quelques années, mais elle a beaucoup perdu depuis que le nombre des marchands s’est multiplié. Aujourd’hui, les déballages se prolongent jusqu’à dix heures ou même onze pour les plus paresseux.
Le temps se ralenti à partir de 9 heures et l’heure de la promenade commence. Les tentes sont toutes montées et la benne, autour de laquelle se pressent quelques habitués, a déjà reçu le premier tri du matin, effectué par des marchands convaincus de l’invendable.
Qu’est-ce que tu as trouvé aux Puces ?
Juin 1998 Armand Brulhart